Coup de tête et ... haut le coeur

Publié le 12 juillet 2006 par Carmen ACOSTA SANCHEZ

11/07/06

Ca y est le Mondial est fini… mais dans ces conditions, Dieu que c’est triste !

C’est vrai, nous voulions tous que Zidane s’en aille par la grande porte, mais Materazzi a croisé son chemin, lui a tendu un piège et Zizou s’y est engouffré ! Stupeur planétaire : « Non. Pas lui. Ce n’est pas possible. Pas ce soir… ». Et pourtant si. Zizou a fait ce qu’il a immédiatement dû regretter amèrement; un geste pourtant qui ne restera gravé que dans les mémoires de ceux qui auront vite fait d’oublier le formidable joueur qu’il est.

Mais si Zidane a eu un coup de sang, d’autres poussent des coups de gueule et perdent tout bon sens en se positionnant en donneurs de leçons, croyant détenir LA Vérité , voulant l’imposer à tous et oubliant que ça n’est que leur vérité, leur point de vue, point !

Tantôt c’est Le Monde qui ressort un article vieux de 15 jours, tantôt c’est SOS Racisme qui s’y met… STOP ! On marche sur la tête. Qui peut sortir grandi de cette escalade de violence verbale ou graphique ?

Vous voulez parler de racisme ? Allons-y : avez-vous pensé à tous les français d’origine espagnole (comme moi) ou italienne et à ce que nous pouvons ressentir en recevant des dessins comme ceux qui ont circulé sur Internet après la victoire de la France sur l’Espagne ? Je veux parler du taureau sodomisé par le coq ? Ou celui qui circule en ce moment sur le nouveau maillot de la Juve pour 2006-2007 : le maillot des bagnards, autrement dit « tous des bandits » !

Si la coupe du Monde 2006 a servi a véhiculer l’affrontement et l’incitation à la haine entre des nations voisines alors, vite , oublions-la!. Il est insupportable en effet d’entendre les journalistes, chroniqueurs, consultants ou présentateurs manipuler (le mot n’est pas exagéré) l’opinion publique en insistant et en revenant sur des faits si souvent déformés comme par exemple Michel Drucker (le « si gentil » présentateur de France 2) au journal de 13h, lundi 10 juillet. Je l’ai enregistré, par hasard. Voici ce qu’il disait donc hier pour « expliquer » (« et non pour excuser » a-t-il insisté), l’état d’esprit de Zidane le soir de la finale. Il a mis en première ligne la presse espagnole qu’il a qualifiée « d’odieuse, abjecte, ignoble, … la presse qui l’a flingué ». Il a ensuite réglé son compte à l’Italie et à ses stades où « les échanges verbaux sont terribles, on sait que le racisme est très présent dans tous les stades, Thuram vous le dira… j’ai entendu des choses effrayantes sur Zidane en Italie … et aussi en Espagne » (ben voyons !).

Alors moi je me demande : la France , ses journalistes et les supporters qui remplissent ses stades sont-ils des modèles de retenue, de modération, de fair-play, de bonne foi, en un mot : sont-ils des anges ? Je ne le crois pas et je ne suis pas la seule. Qui en France peut se targuer d’avoir cru aveuglément en cette équipe depuis le début (et je dirais même avant les 8èmes de finale) ? J’en ai entendu de toutes les couleurs dans les médias français mais ce que l’on admet ici, chez nous, est un sacrilège, une insulte, au delà des frontières (l’âge des joueurs, par exemple, il en a été sans arrêt question et même le soir de la finale les supporters français présents à Berlin ont animé leur équipe en disant : « Allez les vieux !», mais ça, ça reste en famille…).

Voilà pourquoi je parle de haut le cœur, parce que autant de chauvinisme et de mauvaise foi me donne la nausée. Mesdames et messieurs les journalistes, chroniqueurs, présentateurs et consultants, n’oubliez jamais que vos affirmations sont colportées par le public qui lui ne peut, ou ne veut, pas vérifier la véracité de vos propos; votre part de responsabilité est importante dans la réussite ou le gâchis de cette belle fête du foot que devait être le Mondial 2006.

Il est donc urgent de dédramatiser, de retrouver nos esprits et la sérénité. SVP. Faites enfin preuve d’objectivité, de discernement, en un mot, de déontologie, tout simplement.

Pour oublier mon mal au cœur moi j’ai un atout, un merveilleux souvenir que personne ne pourra gâcher. Il y a deux mois, le dimanche 7 mai 2006 je faisais partie des 80000 privilégiés présents au stade Santiago Bernabeu, à Madrid. J’ai vécu un moment magique, les adieux émouvants de Zidane au Real Madrid. Zizou y a senti tellement de vénération, d’amour, de respect et d’émotion qu’il a pleuré… il n’était pas le seul. Que c’était beau ! Gracias Zizou.

C. Acosta Sánchez

P.S. : Voici en pièces jointes les unes de Marca depuis 2 mois parlant de Zidane. Je les ai traduites, pour éviter les interprétations tendancieuses.